CANONISATION DE NOS MARTYRES
INTRODUCTION
Pendant ces deux jours, nous voulons nous préparer intensément à célébrer en communion avec tout l’Institut la canonisation de nos martyres. Cet événement, qui s’insère dans le contexte de l’année jubilaire, est pour nous une grâce particulière et une invitation à entrer plus profondément dans le coeur de notre charisme et de notre spiritualité "d’offrande pour la mission".
Jean Paul Il nous dit dans Tertio Millennio Adviente: "Au terme du deuxième millénaire, l’Eglise est devenue à nouveau une Eglise de martyrs. Les persécutions à l’encontre des croyants, - prêtres, religieux et laïcs - ont provoqué d’abondantes semailles de martyrs dans différentes parties du monde (TMA n° 37)". Il est saisissant de relire comme en écho à ces lignes les mots de Marie de la Passion dans le premier chapitre de la vie de M. Marie Hermine et de ses compagnes: ‘Le 19ème siècle s’est achevé par une série d’hécatombes, le sang des martyrs répandu si abondamment fait dire que depuis Néron, il n’y a pas eu de persécution plus terrible. L’année Sainte marquera les Annales de l’Eglise".
La pensée du martyre inspirait Marie de la Passion lorsque, assise au Colisée, elle écrivait nos premières Constitutions. "L’offrande en victime", ce don sans réserve de nos vies livrées dans I’amour, contient en germe l’offrande de nos martyres de Taiyuan-fou. Lorsque beaucoup plus tard, le 22 septembre, Marie de ta Passion en recevra la nouvelle, elle ne pourra s’empêcher de s’exclamer: "Mes enfants, le Seigneur a donné à Saint François la grâce d’avoir cinq fils martyrs et dans sa joie, il s’écria: ‘Maintenant je puis dire en vérité que j’ai cinq vrais frères mineurs’. Et moi, mes filles, je puis dire que j’ai sept vraies Franciscaines Missionnaires de Marie. La maison de Saint Pascal de Taiyuan-fou est détruite, Mère Marie Hermine et toutes nos soeurs ont été massacrées. Ce sont mes sept douleurs et mes sept allégresses". Puis d’une voix forte, et au milieu de l’émotion générale et des larmes, elle entonna le Te Deum. C’était pour elle, comme la confirmation du charisme vécu.
Au cours de ce siècle, on peut compter plus de mille missionnaires, hommes et femmes, martyrs de tous les continents, inscrits au martyrologe de l’Eglise. Beaucoup d’autres, inconnus, dispersés à cause de la guerre et de la persécution, ne sont pas sur cette liste. Soeur Christiane, dans sa lettre du 25 mars, nous a invitées à faire mémoire de tant de nos soeurs qui ont donné leur vie tout au long de notre histoire. Ce sont les martyres de l’amour dont la vie offerte exprime la conviction profonde qui les anime : "Nous avons connu l’amour" (1 Jn 4,16).
En cette année de grâce, nous sommes interpellées à faire de notre vie, à notre tour, un don d’amour, "complétant dans notre chair ce qui manque à la passion du Christ pour son corps qui est l’Eglise" (Col 1,24; Const. art. 2). Nous sommes appelées à accomplir notre mission unies à la Pâque du Christ et à passer avec Lui par la mort pour la vie du monde.
CANONISATION DES MARTYRS DE CHINE
Les Martyrs Franciscains de Chine
Le dimanche 1er octobre 2000, 120 martyrs de Chine seront canonisés par le Pape Jean Paul II, place St Pierre à Rome; parmi eux des évêques, des prêtres, des laïcs, des religieux et 7 Franciscaines Missionnaires de Marie de quatre nationalités différentes:
Soeur Marie Hermine de Jésus Irma Grivot - française
Elles ont subi le martyre le 9 juillet 1900 en Chine, à Taiyuan-fou dans la province du Shanxi. Les martyrs ont été béatifiés le 24 novembre 1946 à Rome par Pie XII. L'Eglise en cette Année Jubilaire leur rend l'hommage suprême de la canonisation. Nous en sommes profondément heureuses et nous ne pouvons que rendre grâce à Dieu d'un tel événement.
Seigneur, force des missionnaires et des martyrs, tu as mis au coeur de sainte Marie Hermine et de ses compagnes la force de témoigner de la foi jusqu'à l'offrande de leur propre vie, donne-nous aussi, à leur exemple, la grâce d'une foi ardente et d'une généreuse fidélité jusqu'au sacrifice. Par leur intercession, accorde-nous les grâces que nous implorons de ta divine miséricorde. Amen
PROGRAMME DES CELEBRATIONS
DIMANCHE 1er OCTOBRE
10 heures sur la place Saint Pierre
18 heures à l'Aracoeli
LUNDI 2 OCTOBRE
9 heures à la Basilique St Pierre
11 heures, Aula Paul VI
La canonisation des martyrs de Chine en photos
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Dans ces pages, nous vous présentons la vie de sept missionnaires mises à mort pour leur foi au Christ, avec plusieurs évêques, prêtres, séminaristes et laïcs, dans la lointaine Chine. Ce sont des martyrs, c’est-à-dire des témoins qui ont donné leur vie en fidélité à Jésus et à son Évangile.
Aujourd’hui comme hier, la sève qui nourrit et unit les martyrs d’autrefois à ceux du présent est la même: la vie de Jésus, témoin de l’amour du Père, et son message de fraternité sans frontières, fraternité bâtie dans la justice et la miséricorde, fraternité qui construit la paix. Ces hommes et ces femmes - témoins d’hier ou d’aujourd’hui - ont les mêmes attitudes de fond: ouverture à Dieu, disponibilité à l’Esprit, engagement quotidien au service des autres, amour vrai.
Connaître la vie de sept missionnaires, sept Franciscaines Missionnaires de Marie, peut nous aider à mieux comprendre le chemin de Dieu dans nos propres vies, et susciter ou affermir en nous un engagement simple mais réel au service de l’Evangile.
En 1898, Monseigneur Francisco Fogolla, évêque coadjuteur du Shanxi (Chine), vient à Rome. Il désire une communauté de religieuses missionnaires dans sa mission lointaine, en cet immense pays d’Asie, où grandit un petit noyau de nouveaux chrétiens. La présence de la femme y manque pour donner visage, exprimer le mystère de l’Amour de Dieu, révélé en et par Jésus, encore inconnu de ce peuple déjà si nombreux, le plus nombreux aujourd’hui de notre planète.
Il rencontre Marie de la Passion, Supérieure Générale, et fondatrice d’une Congrégation nouvelle, qui se dit spécifiquement " missionnaire ", c’est-à-dire, dont la raison d’être est de porter la Bonne Nouvelle du salut dans les pays les plus éloignés et les plus difficiles.
L’évêque missionnaire expose les besoins: organiser un petit hôpital pour les malades si nombreux, ...faire de l’orphelinat, qui compte déjà quelques centaines d’enfants, un espace éducatif plus valable, ...travailler à la promotion des femmes en leur enseignant ce qui touche au foyer, à l’hygiène, à l’alimentation, les ouvrant à la dignité de tout travail ...et éveiller à la foi, à la prière, au chant - tant de choses très concrètes, urgentes, importantes. Il faut d’abord apprendre le chinois pour communiquer, et ainsi communier à la vie d’un peuple. Ce ne sera pas facile: le chemin jusqu’au Shanxi est long, dangereux, toute une aventure.
Marie de la Passion écoute. Elle sent que Dieu désire l’envoi de ses soeurs là-bas. Après une longue réflexion, sa réponse est positive, elle accepte le défi. Elle cherche parmi ses soeurs et propose à plusieurs la nouvelle mission. Peu à peu se forme le visage du groupe, avec des soeurs de différentes nationalités, comme il en est, chaque fois que possible, dans l’Institut des Franciscaines Missionnaires de Marie.
Elles sont sept à arriver au Shanxi :
Martyrisées le 9 juillet 1900 à Taiyuan-fou (Chine)
Béatifiées le 24 novembre 1946 à Rome par Pie XII
Qui étaient-elles
Sept femmes comme n’importe laquelle d’entre nous, parties de France, de Belgique, d’Italie, de Hollande... envoyées en Chine au service de leurs frères pour lesquels, le 9 juillet 1900, elles ont donné leur vie.
Sept religieuses animées du désir de servir Dieu, l’Eglise, la mission avec leurs dons, leurs limites, leur tempérament, leur histoire.
Sept Franciscaines Missionnaires de Marie ayant une caractéristique commune : le désir immense d’ouvrir leur vie à l’Esprit et de répondre jusqu’au bout à l’appel de Dieu.